Comment évaluer l’état corporel de mon chien ? Est-il à son poids idéal ?

Comment évaluer l’état corporel de mon chien ? Est-il à son poids idéal ?

Tout comme dans la population humaine, l’obésité est de plus en plus importante et gagne du terrain. 
Le surpoids et l’obésité chez le chien correspondent à une accumulation excessive de graisse corporelle, impactant leur santé. 
On parle de surpoids lorsque l’excès de poids dépasse 10 % du poids idéal et d’obésité à partir de 20 %.
Dans les pays développés, environ 40 % des chiens sont en surpoids et 20 % sont obèses. 


Comment évaluer l’état corporel de mon chien ? Est-il à son poids idéal ? 🤔

Pour déterminer si votre chien est à son poids idéal, utilisez la Note d'État Corporel (NEC), sur une échelle de 1 à 9 (la plus précise) :

• 4 ou 5/9 : poids normal ✅
• 6/9 et plus : excès de poids (chaque point au-dessus de 5 correspond à une augmentation de 10 % du poids idéal) ⚠️
• 9/9 : au moins 40 % de surpoids 🚨

Tests simples pour un chien au poids idéal :
• Palpation des côtes : Vous devez les sentir en passant vos mains à plat sur le thorax. 
• Vue de dessus : La taille doit être marquée, moins large que le thorax. 
• Profil : L'abdomen doit être légèrement creusé. 
Rq : ne trichez pas ! Vous devez sentir les côtes avec la paume de vos mains, pas avec vos doigts. 


Points sur l’échelle 🏆

Points sur l’échelle % Masse Grasse % Surpoids
4 15-19 % Idéal
5 20-24 % Idéal
6 25-29 % 10 %
7 30-34 % 20 %
8 35-39 % 30 %
9 40-45+ % 40 %

Info importante : un chien en pleine forme a une masse grasse de 20 % et une masse musculaire de 80 % en moyenne. 💪

On parlera d'un chien obèse lorsque son surpoids est de plus de 20 %, et que sa masse graisseuse est supérieure à 30 %. 



Quels sont les facteurs de risques prédisposant à l’obésité ? 🤔

4 facteurs rentrent en jeu : facteurs humains, facteurs environnementaux, facteurs alimentaires et ceux liés au chien en lui-même. 

Ils sont classés en deux catégories :

Facteurs endogènes (internes) :

Âge : avec le vieillissement, la diminution de l’activité physique et de la masse musculaire, les besoins énergétiques sont réduits, augmentant le risque d’obésité. De plus, l’arthrose, fréquente chez les chiens âgés, accentue la sédentarité. 
Sexe et statut physiologique : la stérilisation entraîne une baisse du métabolisme basal, réduisant les besoins énergétiques. Toutefois, l’appétit peut rester stable, voire augmenter, favorisant la prise de poids. 
Prédispositions génétiques : certaines races, comme les retrievers, sont plus sujettes à l’obésité en raison de mutations génétiques. 

Les pathologies : l'hypothyroïdie, la maladie de Cushing provoquent une perte de masse musculaire, et une augmentation de la masse grasse. 

Voici quelques exemples de races qui sont davantage à risque d’obésité :
Labrador, Golden retriever, Beagle, Cocker, Bouledogue, Carlin, Cavalier King Charles… 

Ces chiens doivent recevoir une quantité journalière moindre par rapport à un chien de même poids qui, lui, ne serait pas prédisposé. ⚠️


Facteurs exogènes (externes) 🏞️

Alimentation : une nourriture trop riche en graisses augmente l’apport énergétique et favorise le stockage sous forme de tissu adipeux. 
À l’inverse, une alimentation riche en protéines et en fibres aide à la satiété. 
Activité physique : un mode de vie sédentaire est un facteur de risque majeur. L’influence du propriétaire est importante : un chien dont le maître est peu actif a plus de chances d’être en surpoids. 
Habitudes alimentaires : donner trop de friandises, des restes de table ou des repas trop appétents favorisent l’excès calorique. 
La fréquence des repas influence aussi la dépense énergétique : plusieurs petits repas augmentent légèrement la thermogenèse, mais cela ne doit pas mener à une suralimentation. 
Facteurs environnementaux : la présence d’autres chiens peut stimuler l’appétit par “facilitation sociale”, augmentant la consommation alimentaire. Mais aussi, un chien peut manger la ration de l’autre, en plus de la sienne. 


Les Conséquences de l’obésité ⚠️

L’obésité est une pathologie qui engendre un état inflammatoire chronique, favorisant d’autres pathologies :

  • Troubles hormonaux : comme le diabète (à cause de l’insulino-résistance), pancréatite aiguë, etc. 

  • Orthopédique : arthrose, rupture de ligament croisé complète ou partielle, lésion des ménisques, douleur. 

  • Cardio-respiratoire : risque augmenté de collapsus trachéal chez les races brachycéphales, hypertension, remodelage de la silhouette cardiaque (augmente le risque d’insuffisance cardiaque). 

  • Augmentation des allergies et de certains cancers (de la vessie, tumeur mammaire). 

  • Diminution de la réponse immunitaire 

  • Augmentation des troubles dermatologiques 

  • Au niveau digestif : modification de l'efficacité et de la composition du microbiote intestinal. 

Une étude récente de 2019 établit la corrélation négative entre l'obésité et l’espérance de vie. Les chiens obèses ont une espérance de vie diminuée jusqu’à 2 ans ! C’est d’autant plus marqué chez les petites races que chez les grandes. 

Comme vous pouvez le voir sur le tableau ci-dessous :




Heureusement, une partie de ces changements sont réversibles 👍

Une diminution du poids de 10 % améliore significativement les douleurs liées à l’arthrose. Un chien qui perd du poids, gagne en vitalité, montre moins de signe d’anxiété, et améliore sa qualité de vie. 


Prévention et prise en charge 🐾

Certains facteurs étant contrôlables, la prévention repose sur une alimentation adaptée et une activité physique suffisante. 
Le propriétaire joue un rôle clé en contrôlant les portions, en choisissant des aliments équilibrés et en encourageant le chien à bouger. 

Une surveillance régulière du poids et un suivi vétérinaire permettent d’éviter les complications liées à l’obésité. 


Quelques conseils pour éviter le surdosage ❗

  • Donner la quantité journalière qui correspond au poids que devrait faire votre chien, pas son poids actuel. 

  • Les informations au dos du paquet sont des informations générales, cela vous donne un ordre d’idée, mais cela ne correspond pas forcément aux besoins de votre chien ! 

  • Si vous avez tendance à donner des restes de table ou des friandises, il vaut mieux éviter ! 
    Ou alors, n’oubliez pas de les tenir dans ses apports caloriques quotidiens ! 

  • Une option possible, est de garder de côté une partie de ses croquettes et de les lui donner comme récompense ! 


Pour l'activité physique 🏃

Il faut au minimum 30 à 60 min d'activité par jour. Cela permet aussi d’améliorer les conditions cardiovasculaires. 
Si votre chien aime l’eau, faites-le nager ! C’est excellent et cela réduit les douleurs ostéoarticulaires. 


Quelle alimentation choisir ? 🥗

Pour vous aider dans cette démarche, une alimentation riche en protéines (minimum 25 % de protéines brutes), avec moins de 10 % de graisses et beaucoup de fibres (au minimum 12 %) est conseillée. 

Cela permet de faire perdre du poids tout en épargnant la masse musculaire et en favorisant la satiété. 


Sources 📚 :

  • Impact of Hypocaloric Diets on Weight Loss and Body Composition in Obese Dogs : Karoline Vanelli. 2025

  • Association between life span and body condition in neutered client-owned dogs : Carina Salt. 2019

  • 2021 AAHA Nutrition and Weight Management Guidelines for Dogs and Cats : Martha G. Clinen. 2021

Retour au blog